Nous avons tous rêvé un jour, en entendant le nom de cette ville, des cosaques de la mer Noire et des marins mutins du cuirassier Potemkine...
Nous y sommes, le rêve se matérialise. Etait-il un peu idéalisé ?
Odessa est une grande ville, vivant par et pour son port industriel actif et vivant. Un de ses fondateurs, reconnu publiquement ici est un certain Richelieu, duc de son état.
La mer Noire est seulement, et c’est impressionnant, un outil de travail, nous l’avons vu grise !!
La circulation de cette ville est, ici encore, inextricable, les trams brinquebalants, ne semblent pas vraiment améliorer la fluidité du trafic. Ville cosmopolite, variée, certainement attachante ou la poésie alterne avec l’industrialisation, ne pouvait être que la jumelle de notre deuxième ville de France : Marseille. Elle l’est.
Lundi nous reprendrons notre imaginaire et notre vélo.
Après 5 semaines de route, nous pouvons évoquer quelques remarques.
Sur les cyclotouristes : Les véritables acteurs de ce film incroyable, des hommes et des femmes ordinaires, qui, tous les jours, sont réellement extraordinaires. Certains se la jouent vedette, d’autres se la jouent modeste, chacun a trouvé sa place, non sans mal pour une poignée. Plus les difficultés matérielles se précisent, plus les récriminations de détails s’estompent.
Sur le parcours, rien à dire, les paysages sont très variés, les kilométrages, un peu réduits sur le papier, révèlent des étapes bien découpées, ni trop longues, ni trop courtes. Le repos hebdomadaire est indispensable, pour tenir plus de quatre mois, car le rythme quotidien est lourd à assumer : 6 heures - 22 heures. Pour une majorité de retraité... ces horaires sont des retrouvailles.
Sur le climat : Comme prévu, le vent est le plus souvent favorable. Le ciel est la plupart du temps bleu ou gris et nous n’avons eu seulement que deux étapes très difficiles à cause d’une mauvaise météo.
Sur l’accueil : Partout, selon les usages et le tempérament des peuples croisés, il est exprimé avec sincérité, étonnement, admiration, respect, gentillesse, et un profond désir de communiquer.
A ce jour, vu de notre bulle déformante et de notre quotidien, l’expédition réalise les objectifs de la Fédération, valorise ses partenaires et confirme le bien fondé de ce défi improbable et pourtant réel : relier Paris à Pékin à vélo.
Le témoignage des capitaines de route
Etre capitaine de route sur Paris-Pékin à vélo 2008 n’est pas un rôle facile à assumer. Chaque jour, il convient de veiller à l’accomplissement de tâches incontournables :
- Maintenir la cohésion du groupe sur la route
- Veiller à la sécurité et rappeler les consignes
- Respecter le parcours prévu
- Programmer des arrêts opportuns
- Réguler l’allure
- Gérer la fatigue en fin d’étape
- Trouver enfin le lieu exact de l’hébergement et...
- Etudier le road book pour l’étape du lendemain.
Alain
"Pour ma part je suis très satisfait. Au début ce n’était pas facile de rouler en groupe. Nous avons pris petit à petit nos marques et la cohésion est meilleure. Certes, il nous arrive quelques fois d’être divisé mais très vite nous nous regroupons. L’ambiance est bonne même dans des conditions difficiles comme celles rencontrées dernièrement sous la pluie et sur une route très fréquentée entre Bucarest et Slobozia ou bien encore au passage de la frontière ukrainienne, sur une étape interminable"
James
"Dans notre groupe, "les Grognards", personne ne se plaint et mes Canadiens sont très solidaires et très forts sur la route. Chaque matin, nous entamons le parcours très motivés et très soudés. Je pense pouvoir dire que nous sommes bien partis sur la route de Pékin, même si nous avons mangé notre pain blanc. Le plus dur reste à venir"
Joël
"Pour moi, au début ce n’était pas facile d’obtenir la cohésion du fait de fortes personnalités qui faisaient preuve d’un comportement individualiste mais aussi des différences de niveau physique. Cela s’est quelque peu amélioré ces derniers jours. Il est difficile de gérer les différences de niveau mais on essaie de s’adapter. On sent que la fatigue s’installe peu à peu mais la condition physique est toujours bonne. Je prends ma tâche à cœur et ce n’est pas toujours facile de concilier les intérêts du groupe et les souhaits de chacun"
Geneviève
"Je possède un groupe formidable où il règne une ambiance excellente. Tout le monde joue le jeu et nous possédons les automatismes collectifs . Nous sommes tous solidaires et l’homogénéité est là. Pour moi cela me semble facile mais je dois reconnaître que je suis bien secondé, par Gilles par exemple. C’est important sur la route bien sûr mais aussi en dehors du vélo et c’est bon pour le moral !"
Daniel
"Ce n’est jamais facile d’avoir le statut de capitaine de route.
On est sensé connaître les détails du parcours alors qu’on le découvre en même temps que les autres membres du groupe. Mon expérience d’accompagnateur de séjours FFCT me facilite la tâche. Parfois il faut être ferme car nous appliquons les consignes données par le chef d’expédition, lequel a reçu des ordres des autorités du pays que nous traversonS. Pour ma part, je suis satisfait et je ne donnerai ma place pour rien au monde"
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