samedi 12 juillet 2008

DINGXI - HUINING vendredi 11 juillet

65 km Dénivelé : 850 mètres
Départ : 7h30 Arrivée de 12h00

On ne peut se priver de rêve. Andrée Chedid

La fin de la longue marche ! Avez-vous déjà entendu parler de la petite ville de Huining, terme de notre étape d’aujourd’hui ? Probablement pas, car aucun dans notre groupe ne connaissait cette ville hormis notre guide Chinois Gaston et le milliard 350 millions de Chinois qui nous entourent. C’est ici en effet que, dans l’histoire de la Chine moderne, s’est passé un événement important : en 1936 la fin de la longue marche, conduite par celui qui allait devenir le Président Mao. En mémoire de ce moment historique, un musée vraiment très intéressant que nous avons visité, explique dans une scénographie simple et très parlante, la rude histoire de ces hommes qui partis à 300 000 ont été réduit à 30 000 dans une lutte fratricide.

En dehors de ce haut lieu historique, nous avons encore roulé en montagne, avec l'ascension d’un col à près de 2000 mètres, tout en admirant les cultures en espalier. Chaque cm2 est toujours cultivé à l’ancienne, avec par exemple le battage des lentilles sur la voie publique, spectacle n’étant pas le moins intéressant, et au milieu de cette vallée au mode de vie séculaire la construction d’une autoroute.

Paradoxe et fascination de la Chine !

Notre témoin du jour est : Gilbert Gauthier des cyclos Romainvillois en Seine-Saint-Denis (93) et demeurant à Paris (17ème)

« Paris Pékin est pour moi une expédition prodigieuse, unique, indescriptible et enrichissante à tous points de vue. Que de souvenirs ! En Allemagne j’ai été frappé par l’organisation et les aménagements des pistes cyclables le long du Danube et des très belles réceptions. En Autriche j'ai été frappé par les magnifiques villages et leurs maisons particulières ainsi que la discrétion des populations à notre passage. En Hongrie j’ai trouvé, un peuple sérieux et triste. En Serbie, par contre, j’ai apprécié les visages souriants des villageois où nous avons eu un excellent contact avec les enfants, en particulier. En Moldavie, excellent accueil aussi et beau spectacle réalisé par de jeunes enfants, en présence de l’ambassadeur de France et du Ministre des sports du pays. En Roumanie ma surprise vient de la pauvreté du pays où j’ai trouvé les automobilistes très imprudents. En Ukraine je retiens cette immense terre céréalière représentant 80% d’un territoire grand comme 6 fois la France ! En Russie, j’ai vue de très grandes et belles villes avec beaucoup de statues, en particulier celle de Lénine. J’ai trouvé les gens assez froids, mais qui nous ont réservé, lors des cérémonies officielles un accueil très sérieux et agréable. Le très beau musée de Volgograd, reste dans ma mémoire. Au Kazakhstan l’accueil a été chaleureux, avec de très belles réceptions, notamment les chanteurs et les chanteuses aux voix magnifiques. Ce peuple semble aimer la musique sous toutes ses formes. Au kirghizistan c'est le pays qui nous a le plus frappés par ses sites de montagnes sublimes, sans oublier cette descente vertigineuse de 50 km. Nombreux contacts avec les habitants et visite de Yourtes. Ce pays d’élevage me laisse un souvenir exceptionnel. Enfin la Chine. Tout ici est étonnement. Dès l’entrée le poste frontière est surprenant et grandiose. Depuis notre entrée ici, je suis stupéfié par l’accueil et la sympathie des Chinois.
Je trouve des gens travailleurs, serviables, vivant calmement et efficacement. Les gens dans la rue conduisent sans trop respecter les règles, et en klaxonnant beaucoup, mais il y a peu d’accrochages et les gens ne se disputent jamais. La population est toujours d’accord pour se faire prendre en photo avec nous et cela les fait beaucoup rire.
En se promenant tardivement en ville ou en village, la sécurité est totale, partout. Je suis complètement ébloui par ce pays, qui sans aucun doute, sera rapidement une des deux grandes puissances du monde. Dès mon retour, je vais m’intéresser à l’histoire de la Chine.
L’idée d’avoir inventé ce périple est géniale car pour moi ce n’est que du bonheur et je n’oublierai jamais cette aventure qui marquera ma vie, moi chauffeur de taxi à Paris qui n’avait jamais eu pratiquement l’occasion de quitter la France.
Les informations du déroulement de Paris Pékin à Vélo 2008 sont apportées à une liste de destinataires fournie par les participants. Ces informations strictement associatives peuvent être rediffusées dans le même esprit d'information. Il est strictement interdit d'utiliser ces données à des fins autres que celui spécifié par le cadre de la Loi de 1901 , dite : loi associative.

vendredi 11 juillet 2008

Près d'un lac, sirotant un thé vert aux petits fruits...

A écouter sur PAPIERS DE CHINE

Cette Chine l'étonne de plus en plus. Elle le fascine, le séduit. Netti l'aime. Ce se sont ses mots. Ce soir, le Paris-Pékin à vélo aura rejoint Huining.

http://papiersdechine.ch/site/article.php?id=1911

(photo©Papiers de Chine)

LANZHOU - DINGXI jeudi 10 juillet

Distance : 105Km. Dénivelé : 1061m
Départ : 7h35. Arrivée : 16h00

Prendre de l’altitude

Partis de Lanzhou, capitale de la Province du Ganso, nous quittons la vallée du fleuve Jaune pour nous trouver rapidement dans un paysage de montagne. Sur le papier l’étape était annoncée facile. Sur le terrain, la réalité a été tout autre. Une très longue montée, pour prendre près de 1000m d’altitude durant toute la matinée. Le point culminant étant de 2057m pour un passage en tunnel non éclairé de 500 mètres de long. Tout ressemblance avec le Galibier….En échange, un spectacle champêtre varié et toujours plaisant nous est offert.
Ce matin nous étions dans la région de la pastèque et du chou en pleine récolte. Cela génère une très forte activité dans les champs et sur les routes. Des centaines de triporteurs à moteur livrent la coopérative, laquelle alimente des camions plus gros, pour livrer la ville proche. Les paysans s’affairent, dans un climat bon enfant. Chaque centimètre de terrain est travaillé et irrigué. Ici les parcelles sont très petites et sont travaillées à la main. Nous n’avons vu aucun tracteur dans cette vallée. Les montagnes pelées sont équipées de canalisations à ciel ouvert pour récupérer les eaux de ruissellement.

Notre pique-nique quotidien sonne la fin de la longue montée. Après, nous reprenons la route pour atteindre notre hébergement prévu dans une école, en plein centre d’une petite ville.

Notre témoin du jour est : Geneviève Ravel, Présidente du Club Vélocio du Pilat de Fraisses dans la Loire (42). Capitaine de route.

« L’étape est belle mais je suis surprise par le dénivelé et aussi par les paysages. Des ravins profonds et des cultures en terrasses nous étonnent. Du lin, du blé, du maïs et plusieurs légumes sont cultivés à la main sur des parcelles minuscules. Les gerbes de blé sont groupées en gerbiers car ici le blé est coupé à la faucille et battu à la main. Pour l’instant, on rencontre peu de mécanisation. Curieusement, nous avons vu une section d’une trentaine de militaires en chapeau de paille, donnant un coup de main aux paysans. Des roches, très friables, proches de la route sont creusées. De nombreuses cavités semblent servir de greniers pour les récoltes. Ici, deux légumes sont rois : la pastèque et le chou-fleur ! Depuis le 16 mars, nous avons pédalé près de 600 heures et le groupe est en bonne forme. Je suis admirative du courage et de la ténacité de tous et en particulier des femmes. Profitant de ce témoignage, je souhaite un excellent anniversaire à mon beau-père Paul, 88 ans, et à mon père Joseph, 81 ans… et naturellement, je salue cordialement tout le personnel hospitalier de Firminy. »
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jeudi 10 juillet 2008

Repos à Lanzhou mercredi 9 juillet

« L’homme le plus heureux est celui qui saura savourer le plus complètement l’instant qu’il tient dans les mains.» Pierre Teilhard de Chardin.

Nous pouvons affirmer que tous les membres (hommes et femmes) de l’expédition savourent ces instants magiques que procure chaque jour notre périple. La découverte de la ville, avec ses petites rues, ses échoppes ouvertes nuit et jour, sous la surveillance du ou de la propriétaire qui dort au milieu de son étal, ses buildings ultra modernes, ses temples, la pagode blanche, le pont Allemand, ses parcs nombreux et très bien dessinés, ses avenues immenses, ses pagodes traditionnelles, ses incroyables magasins en sous¬sols et ses salons de coiffure, s’ajoutent aux souvenirs de cette Chine qui nous fascine et nous surprend. La sieste fait partie pour beaucoup de la journée de repos, car la route est encore longue. Sans oublier le courrier afin de témoigner à tous et à chacun de son passage à Lanzhou.

Notre témoin du Jour : Nicole Rompteaux de l’Aviron bayonnais dans les Pyrénées-Atlantiques (64) côté Pays basque

« Après la beauté des sites naturels que nous avons traversés au Kirghizistan, je ne m’attendais pas à trouver avant Lanzhou des paysages de haute montagne, certes très différents, mais également très beaux et riches en couleurs, avec ces cultures variées. Les habitants surpris et curieux, nous accueillent toujours avec gentillesse. Nous allons de surprise en surprise chaque jour en découvrant des villes mais aussi des villages en pleine évolution. Notre arrivée dans Lanzhou, par la rive gauche du fleuve Jaune, nous montre une ville moderne où nous avons pu visiter ce matin le quartier des temples et de la pagode blanche. Je n’aurais jamais pensé, il y a deux ans, pouvoir participer à une telle expédition, mais un entraînement progressif en endurance, programmé par Jean-Pierre mon mari, me permet d’effectuer les étapes dans de bonnes conditions, même celles de haute montagne et de profiter totalement du voyage qui m’apporte beaucoup, tant sur le plan découverte géographique que par le contact avec les habitants, dans la vie de chaque jour et aussi pas la qualité des spectacles auxquels nous avons eu la chance d’assister. Il reste 20 étapes dont je vais profiter pleinement. Notre famille et nos amis attendent le récit de notre aventure, Ils devront attendre … »
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mercredi 9 juillet 2008

TIANZHU - LANZHOU (altitude 1525 m) mardi 8 Juillet

Distance : 145 Km. Dénivelé : 306m
Départ : 7h30. Arrivée : 17h00

Il est de la nature de l’homme de dépasser sa nature - Maurice Zundel

Notre première très grande ville

Partis de plus de 2000 m ce matin, nous avons perdu plus de 600 mètres pour atteindre cette immense métropole Lanzhou. Le décor reste le même, cultures irriguées en pleine terre ou sous serres, villages en pleine mutation où l’habitat traditionnel pauvre en terre séchée est remplacé, à coup de bulldozer et sans état d’âme par du neuf coquet et plus fonctionnel. Les routes entre les villages sont excellentes, par contre dans quelques bourgs la voirie laisse vraiment à désirer. A midi halte pique¬nique dans la cour d’une usine car il est très, difficile de pouvoir arrêter un groupe de 100 personnes et des véhicules au bord de la route. La sécurité est prioritaire ! Nous roulons l’après¬midi, avec une température de 35° et au fur et à mesure que nous approchons de la capitale provinciale, peuplée de plus de deux millions de citadins, nous sommes surpris par la pollution très visible issue de nombreuses usines pétrochimiques. Nous atteignons également un autre grand fleuve mythique : Le fleuve Jaune, le bien nommé. A ce stade, très en amont, aucune navigation mais déjà une grande vigueur qui alimente des retenues avec production électrique. L’entrée dans Lanzhou n’est pas évidente, et la peur de se perdre est réelle. Ici aussi la ville est un chantier, des dizaines de tours destinées à l’habitation ou aux affaires sont en construction. La circulation est importante et les embouteillages existent déjà. Notre hôtel étant à côté de la gare centrale, notre arrivée a été un soulagement pour tous.

Notre témoin du jour : HOU Lizhao. (20 ans). Il s’agit d’un des deux cyclos Chinois qui participe à l’aventure.

C’est la première fois que vous venez en Europe, en Asie Centrale et à l’ouest de la Chine, pouvez vous nous donner vos impressions premières sur ces trois parties du monde, ensuite vous me parlerez de Paris-Pékin.
« Ma première impression ce sont les monuments de Paris, et en particulier la nuit, l’éclairage des bâtiments publics : l’Arc de triomphe, la tour Eiffel et les Champs Elysées notamment j’ai trouvé cela merveilleux et je n’en suis toujours pas revenu. Il faut dire que c’est la première fois que je quitte mon pays et que je suis arrivé la veille du départ à Paris. Je suis allé également dans un restaurant Chinois à Paris où la cuisine servie ressemblait à peu près à ce que nous avons l’habitude de manger en Chine. J’ai sympathisé tout de suite avec des Français. J’ai également été très surpris par le froid et la neige du mois de mars, en France et en Allemagne. J’ai visité également des églises et j’ai admiré la beauté des vitraux et les exceptionnelles couleurs diffusées sous le soleil, en particulier en Allemagne, à Donauschingen. J’ai été également très surpris par les nombreuses réceptions, avec discours, remise de cadeaux, buffets en présence des dirigeants des communes et des régions. En Russie, j’ai été surpris par les chants et les danses des enfants des écoles, toujours très agréables et divertissants. Au Kazakhstan, j’ai pu entrer dans des maisons privées, et j’ai découvert de belles demeures, avec de splendides tapis aux murs et aux sols. Au Kirghizistan ce sont les paysages de montagne aux neiges éternelles et du lac Issy¬kûl qui m’ont séduit. Pour la Chine, retrouver les baguettes et les prix très modiques pour manger a été très apprécié. J’ai également été impressionné par les magnifiques paysages montagneux de l’ouest que je ne connaissais pas. J’ai été très heureux aussi de pouvoir parler chinois, avec beaucoup de monde, donc d’être autonome. Pour Paris Pékin, ma première bonne surprise est l’entraide spontanée que j’ai reçu des cyclos de mon groupe les verts. J’étais en effet incapable de parler ni de lire le Français. Je trouve aussi que pouvoir avoir des boissons fraîches est bien agréable. J’ai aussi apprécié de pouvoir loger dans des écoles où le contact avec les élèves et les professeurs est très enrichissant, je m’exprime en Anglais. Au départ je ne pensais pas pouvoir arriver à rallier Paris à Pékin. Le premier mois a été très difficile pour moi car j’ai eu très froid. J’ai beaucoup progressé et sauf accident, je sais que je finirai cette expédition.»
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mardi 8 juillet 2008

GULANG - TIANZHU lundi 7 Juillet 2008

81 km - Dénivelé : 1054 mètres
Départ : 7h30 - Arrivée : de 12h30 à 14h00

Une étape comme nous les aimons !

Nous continuons de parcourir le corridor Hexi et nous avons atteint aujourd’hui son point culminant. Un col autour de 3000 m. Une montée d’une quarantaine de km, en pente douce, hormis le final de 5 km à 7, 8%, puis une descente longue et très appréciée. En prime un décor splendide de vallée ouverte avec des champs jaunes de fleurs de colza, alternant en damiers avec des surfaces vertes de plantations diverses. L’irrigation étant permanente jusqu au col ! Au bord d’une 2x2 voies, nous longeons de vieux villages traditionnels, construits en terre ocre. Manifestement tous ces hameaux n’ont pas encore bénéficié du progrès économique.

Depuis plusieurs jours également nous croisons de très nombreuses serres, utilisées pour toute culture. Les serres chinoises sont très particulières, avec un mur épais d'au moins un mètre de large, trois mètres de haut et 50 mètres de long, et partant du sommet du mur et allant à terre, des arceaux en bambou, faciles à déplacer et couverts d’une bâche amovible. Ces constructions sont impressionnantes, originales et très fonctionnelles.

Ce soir nous sommes à l’hôtel dans une petite ville où les Tibétains sont très nombreux. Nous avons même croisé trois moines bouddhistes en robe rouge !

Nos témoins du jour : Ils sont deux : Adrien Flipo, 21 ans, de Pézenas dans l'Hérault (34) et Julien Lessi, 21 ans, de Maule dans les Yvelines (78), nos deux reporters officiels de l’expédition.

Vous êtes les témoins privilégiés de cette expédition.
Quel est votre plus grand étonnement ?

Adrien : Tout est source d’étonnement. Le plus grand est certainement pour moi cette nouvelle façon de voyager : traverser un pays d’un point à un autre, permet de saisir autre chose que l’ambiance d’une simple ville. Le fait de survoler chacun des pays n’empêche pas des rencontres émouvantes avec des populations toutes aussi fascinantes les unes que les autres. Le second est la dimension journalistique de mon travail en tissant un lien de confiance avec nos témoins pour obtenir le plus honnêtement possible ce qu’ils ressentent au quotidien et dans l’instant.
Julien : Je retiendrai particulièrement, les différences entre les aspects humains de cette expédition. Dans les pays traversés les variations de coutumes, de langue, de niveau de vie, et de perception de l’étranger. A l’intérieur du groupe de l’expédition, la révélation des caractères, l’affirmation des affinités, et cette vie communautaire constituent pour moi une aventure hors norme et hors du commun, car nous devons vivre à 115 pendant 150 jours et moi qui suis de nature plutôt sauvage, je suis plongé dans un collectif 24h sur 24.
Cette randonnée m’a surtout permis de découvrir un trait de caractère dans ma personnalité que j‘ignorais : ma capacité d’adaptabilité à une longue séparation, au changement incessant de mes habitudes et de mes repères.
Sur le plan professionnel, j’ai compris comment capter les sentiments de chacun.
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lundi 7 juillet 2008

WUWEI – GULANG dimanche 6 juillet

63 km Dénivelé : 535 mètres
Départ : 13h30 - Arrivée : de 17h00 à 18h00

Rêvez pour nous réveiller ! De rêveurs vous deviendrez des réveilleurs (Gitta Mallasz)

La chaleur pour compagne

Nous profitons de l’attrait de l’hôtel en centre ville et du faible kilométrage à venir, pour prendre le départ de l’étape en début d’après-midi. Nous reprenons notre route vers le sud Ouest du pays toujours dans notre fameux couloir de la route de la soie. La chaleur (33°) a été un élément perturbant pour bon nombre de cyclos. Heureusement le camion frigo rempli de boissons fraîches a permis à tous, en suivant le peloton éparpillé de parcourir l’étape sans trop de difficultés.

Ce soir nous montons le bivouac, dans la cour d’un collège ultra moderne, de la toute petite ville de Gulang. Les équipes hébergements et cuisine sont rodées et en 2heures, tout est prêt pour le plaisir de tous.

A noter d’une pierre blanche, qu’hier samedi 5 juillet, dans la journée et la soirée, une équipe très motivée par l’opération "école solidaire" s’est rendue à l’école, à la demande d’une enseignante d’Anglais et du directeur, "Wuwei sunstrine English school", sous la responsabilité de Gil Degugliemi, accompagné de 4 ambassadeurs. Cette délégation a été prise en charge et conduite dans cet établissement privé, qui enseigne la langue anglaise les fins de semaine et pendant les vacances aux enfants de 5 à 18 ans. Gil a présenté de 14h30 à 17h00 l’expédition Paris-Pékin et l’opération école solidaire, puis sous la direction du professeur d’Anglais, particulièrement motivé, dynamique et enthousiaste, les enfants ont posé des centaines de questions toujours pertinentes, parfois surprenantes : la nourriture en France, les lois, notre façon de vivre, etc.

En soirée nouvelle présentation par Gil et Raymond Cambarat d’un deuxième établissement où là encore, pendant plus de 2heures, les questions ont fusées, sur notre mode de vie : après les échanges traditionnels des adresses et remise de fournitures scolaires, il était temps de rentrer avec la satisfaction d’avoir rempli son rôle d’ambassadeur.

Notre témoin du jour est : Xavier Latorre Vilallonga notre cyclotouriste Espagnol du club Velocio du Pilat de Fraisses dans la Loire (42)

"Ce qui m’intéresse dans ce voyage est avant tout l’aspect culturel des pays traversés. Le vélo étant un moyen, peut être le meilleur, pour découvrir la culture, au sens large des nations rencontrées. Ouvrir les yeux pour améliorer la connaissance du pays, connaître son histoire, sa géographie, sa ou ses religions, sa ou ses langues. Ce Paris-Pékin a donc été longuement préparé pour me plonger dans le contexte, ce qui m’a déjà donné beaucoup de plaisir. Je préfère d’ailleurs chercher dans les livres que sur Internet. Ces livres et des cartes m’accompagnent depuis le 16 mars. Notamment pour l’Europe : le Danube de Claude Magris, pour la Russie : Vie et destin de Vassily Grosmann et pour la Chine le roman de Mo Yan.
Ce voyage est pour moi particulièrement intéressant car il me permet de vérifier sur le terrain, depuis près de cent jours les incroyables bouleversements de l’histoire de l’Europe, de l’Asie centrale et bien sur de la Chine.
Pour l’Europe des pays développés mais qui semblent progresser lentement, pour les états de l’ex Europe de l’est, des états ruinés et en reconstruction plus ou moins rapides et pour les pays de l’ex-URSS, en Asie centrale des pays encore pauvres, fiers de leurs origines et qui récupèrent leur personnalité, leurs religions, leurs propres politiques au rude prix de l’indépendance.
Pour la Chine, je vois à tous les instants, les bénéfices d’une orientation générale nationale qui manifestement profite à l’amélioration constante du niveau de vie d’un peuple qui travaille. Les Chinois utilisent leurs racines millénaires, au profit d’une planification exemplaire, le tout dans le calme, le sourire et la sérénité. Actuellement sur la route de la soie, je mesure mieux l’apport inestimable des échanges entre la Chine et les pays voisins, éléments du développement actuel, les chinois ayant su et voulu valoriser et canaliser la totalité des apports hétérogènes de tout ces peuples, de toutes ces richesses économiques, humaines, culturelles et politiques."
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dimanche 6 juillet 2008

YONGCHANG –WUWEI samedi 5 juillet

Distance : 71Km. Dénivelé : 55 m
Départ : 7h 30. Arrivée : 11h45

Une descente de 50 km !

A force de monter, il fallait bien redescendre et aujourd’hui notre courte étape a été très facile et sans histoire particulière. Arrivés pour déjeuner au restaurant de l’hôtel en fin de matinée, nous nous reposons ici pour 24h00. Notre départ de demain étant programmé vers 14 h00. En revanche, nous avons été témoins de deux anecdotes significatives. En pleine campagne, sur un lopin de terre très petit, 1000m2 environ, un couple de paysans, avec délicatesse et conscience, faisait la moisson du champ de blé dont il était manifestement propriétaire ou fermier. Rien de particulier me direz-vous ? J’ai oublié de préciser que le champ était moissonné avec une…faucille. A notre vue, l’homme s’est avancé, chemise ouverte, fusil d’aiguisage et gourde à la ceinture, a pris un épis, l’a écrasé entre ses doigts pour nous montrer la qualité de son blé et de son travail. Nous nous sommes retrouvés au milieu d’un tableau digne de Millet, acteurs involontaires d’une scène rurale simple, digne, belle et émouvante. La femme souriante, foulard sur la tête, perles de sueur au front, un peu en arrière, attendant que l’homme fasse le geste du menton pour la reprise du labeur. Ces petites tranches de vie, que chacun a pu découvrir selon son regard, à tous les instants, sont pour nous plus instructives, que tous les discours et les analyses de «grands» spécialistes ou experts entendus dans nos pays d’Europe.

Autre anecdote : un cyclo arrive dans une grande poste, il est 18h35, le service public cesse à 18h30, déçu, de ne pas pouvoir acheter un timbre et envoyer son courrier, il fait tout de même un signe de l’extérieur pour attirer l’attention des postières en train de faire leur caisse. Une femme s’approche souriante et très calmement ouvre la lourde porte, comprend le souci du «client étranger», le conduit au guichet, demande à une collègue d’arrêter sa caisse pour vendre un timbre, le colle, ferme l’enveloppe avec du scotch et d’un grand sourire lui fait comprendre que sa missive partira dans la nuit. Soudain de derrière arrive, manifestement un chef qui a tout vu de la scène, il s’approche et offre une tranche de pastèque à notre cyclo qui a fait rouvrir la poste et payé seulement 0,60 €. No comment.

Notre témoin du jour est : Charpentier Michel des Cyclotouristes de Vesoul en Haute-Saône (70)

«Depuis mon départ, je suis de plus en plus en forme et de mieux en mieux physiquement. Réaliser un tel périple dans cet état rend vraiment facile cette randonnée. En 1960, j’ai assisté aux jeux olympique de Rome, je ne voulais, sous aucun prétexte rater ceux ce Pékin, je suis donc très heureux. Ce qui me faisait rêver avant de partir était le passage au Kazakhstan et au Kirghizistan. Je n’ai pas été déçu, car j’aime la montagne et les paysages somptueux, les lacs et la nature. J’aime, contrairement à certains, les bivouacs et leur convivialité, l’inconfort, l’imprévu. Peut-être que devenu vieux, j’aimerai moins. (Ndlr. Michel a 74 ans !) Il s’agit de mon deuxième séjour en Chine, je suis venu en effet, dans le sud en Novembre 2007, pour un mois de vélo, et je suis stupéfait de la différence. Autant ce que j’ai vu dans le sud était archaïque et hors du temps autant ce que je vois à l’ouest et au centre est en mouvement, moderne et particulier à la fois. Je dois dire aussi que j’apprécie la gastronomie Chinoise, car elle est variée, pleine de légumes, et toujours servie avec une multitude de plats différents où les couleurs et la présentation ont une grande importance. Je reste également impressionné par la courtoisie et la gentillesse des personnes rencontrées, toujours souriantes, prévenantes et disponibles. Je souhaite bien entendu terminer avec tous à Pékin. Je ne considère pas du tout ce que je fais à vélo comme un exploit, par contre vivre avec 100 compagnons est une aventure peu banale où la découverte de chacun nécessitera d’écrire un livre.»
Les informations du déroulement de Paris Pékin à Vélo 2008 sont apportées à une liste de destinataires fournie par les participants. Ces informations strictement associatives peuvent être rediffusées dans le même esprit d'information. Il est strictement interdit d'utiliser ces données à des fins autres que celui spécifié par le cadre de la Loi de 1901 , dite : loi associative.