samedi 28 juin 2008

ANXI - YUMEN ZHEN vendredi 27 juin

141 Km Dénivelé : 853 mètres
Départ : 7h Arrivée : de 17h 45 à 19 h

Chaleur, vent, distance = galère

Cette étape anodine sur le papier s’est révélée particulièrement pénible, surtout par la traversée longue et fastidieuse d’une fraction du désert de Goby. Une chaleur forte et surtout un vent contraire et violent ont sapé lentement mais sûrement les forces du groupe. Il faut dire que traverser un désert en virtuel sur une carte topographique reste un exercice d’école excitant, à contrario, l'effectuer en grandeur nature, avec plus de 9000 Km dans les jambes, après un bivouac, et par une température de 40°, relève de l'exploit. C’est en puisant dans leurs réserves que beaucoup de cyclos ont terminé cette étape. Heureusement l'hébergement s'effectuera en hôtellerie, modeste certes, mais suffisante pour reprendre des forces, avec un accueil chaleureux matérialisé par des banderoles de bienvenue. Au cours de l’étape nous avons doublé un groupe d’une vingtaine de cyclotouristes : Grecques, Polonais, Lithuaniens, qui, partis du mont Olympe en Grèce, rejoignent comme nous Beijing. Bien qu'ils aient envié notre logistique, nous leur avons souhaité bonne chance. Au fil des jours, il faut toute la vigilance et la solidarité de tous pour continuer à vivre en harmonie, cette extraordinaire aventure, et ne pas se laisser dominer par les conditions de route, du climat, et l'accumulation de la fatigue.

Le témoin du jour : Blanchard Jean-Yves du club des randonneurs Luziens Lagunak de Saint-Jean-de-Luz dans les Pyrénées-Atlantiques (64).

L’étape du jour semblait difficile dès le matin. Chaleur et vent de face sont au menu. Installé dans un groupe d’une quinzaine de cyclos, nous prenons régulièrement les relais, pour avancer en faisant le moins d’effort possible car ce vent tenace, régulier et usant ne permet aucune fantaisie. Nous avons circulé sur une voie latérale à l’autoroute, utilisé comme piste pour tracteur. Route au revêtement irrégulier, avec quelquefois des trous dangereux. En revanche la circulation est assez faible, heureusement, car les camionneurs avertissent bruyamment et passent sans ralentir dans un nuage de poussière.
A 12h 45 un pique-nique chaud et des rafraîchissements ont été les bienvenus, car cette halte était attendue par tous. Puis j’ai décidé, me retrouvant seul un peu par hasard, d’en profiter pour me tester et rouler seul, contre le vent, à mon allure. Tout a très bien marché et cette solitude m’a fait rêver à mon cher Pays Basque, à sa fraîcheur, sa verdure, et ses couleurs. Pour rompre cette solitude désertique, je m’imagine les distances en fonction de celle que je réalise régulièrement : dix kilomètres par ci, quinze par là et ainsi j’avance sereinement. La température, sur la route est montée jusqu’à 40°. Et soudain, comme par un coup de baguette magique, au Km 115, la végétation est revenue, le vent a cessé et avec d’autres cyclos que j’avais rattrapés, je me suis plongé avec délice dans un canal d’irrigation bien venu, et terminé l’étape tranquillement dans une excellente ambiance. Après 100 jours de route je dois dire que la réalité du voyage est conforme à mes espérances. Je regrette néanmoins, que nos capitaines de route, connaissent assez mal la psychologie des hommes qu’ils sont censés aider et conseiller. Il suffirait de presque rien pour que les rapports entre adultes soient meilleurs, c’est mon souhait le plus cher, pour terminer sans problème cette expédition.
Les informations du déroulement de Paris Pékin à Vélo 2008 sont apportées à une liste de destinataires fournie par les participants. Ces informations strictement associatives peuvent être rediffusées dans le même esprit d'information. Il est strictement interdit d'utiliser ces données à des fins autres que celui spécifié par le cadre de la Loi de 1901 , dite : loi associative.

Je sentais ce désert qui pénétrait en moi. C'est une chose que je n'oublierai jamais

à écouter sur PAPIERS DE CHINE:

Anxi-Yumenzhen, une étape de 151km qui a enchanté Netti. Son récit vocal alors que le Paris-Pékin à vélo file aujourd'hui vers Jiayuguan, dont le Fort marque l'extrémité occidentale de la Grande Muraille.

http://papiersdechine.ch/site/article.php?id=1902

(photos © papiers de chine)

vendredi 27 juin 2008

Dunuang - Anxi jeudi 26 juin

121 Km Dénivelé : 153 mètres
Départ : 7h Arrivée : entre 13 h et 14 heures

Le désert

Pour la première fois depuis notre entrée en Chine notre étape s’est entièrement déroulée au milieu du désert. En conséquence des dispositions un peu nouvelles ont été prises : départ matinale, afin d'avaler un maximum de km avant le déjeuner, pour arriver le plus tôt possible à l’hébergement. Les groupes de couleurs se sont modifiés en groupe d’affinité. Tout le monde semble y trouver son compte ; les plus en forme de la journée, roulent en tête et ceux qui souhaitent flâner, peuvent librement arriver plus tard. Il faut souligner que depuis que nous roulons en Chine, nous n’avons aucune escorte policière ce qui nous laisse une totale liberté de mouvement. Il faut ajouter que sur la route de ce jour, nous n’avons rencontré qu’une très faible circulation, un revêtement parfait et en prime le vent dans le dos. Du coup cette étape qui aurait pu être très pénible et étouffante par une température avoisinant les 40° a été agréable. Un déjeuner au km 91, nous a permis de prendre un peu d’ombre sous des abris en feuillage. Chacun ayant construit sa traversée du désert selon sa forme et son inspiration, la plupart ont trouvé cet exercice nouveau comme une expérience intéressante. Ce désert est mi minéral et sablonneux, sans vie, sans construction, hormis une forteresse en ruine au km 42. Certains ont aperçu des sortes de gazelles, cheminant par paire. Ce soir nous retrouvons les joies du bivouac qui se situera dans l’enceinte d’une usine désaffectée.

Notre témoin du jour : Michel Helmbacher des randonneurs de Strasbourg du Bas-Rhin (67).

Depuis notre départ vous avez pris des milliers de photos. Pouvez–vous nous dire combien, pourquoi et quelle va être la destination de ces magnifiques clichés, qui de l’avis général, sont pour le plupart remarquables : Plus de 15 000 clichés. Je voyage en vélo depuis plus de trente ans et la finalité de mon activité reste la photo et l’écriture. Concernant ce voyage, sur lequel je suis heureux, je trouve vraiment matière à assouvir ces besoins élémentaires. Tout ce que j’ai vu est une découverte permanente, une surprise continuelle et quotidienne. Tous les soirs je travaille sur mon ordinateur, je visionne mes photos du jour, une moyenne de 150 par jour, j’élimine et je choisis ce qui me plaît le plus. Je les classe par étapes, et je sélectionne celles que je considère comme les dix meilleures du jour. Ensuite je rédige un compte rendu et j’enregistre les données G.P.S. Cette sélection quotidienne est envoyée à mes amis et à la Fédération, lors des journée de repos, si j’ai une connexion. A mon retour j’envisage de créer un DVD qui pourrait être proposé aux participants, en accord avec la Fédération. Je suis un homme heureux d’avoir participé à cet extraordinaire périple et ayant organisé moi-même des voyages cyclo-camping, je mesure bien les aléas de l’organisation.

Les informations du déroulement de Paris Pékin à Vélo 2008 sont apportées à une liste de destinataires fournie par les participants. Ces informations strictement associatives peuvent être rediffusées dans le même esprit d'information. Il est strictement interdit d'utiliser ces données à des fins autres que celui spécifié par le cadre de la Loi de 1901 , dite : loi associative.

jeudi 26 juin 2008

Mercredi 25 Juin

Visite des grottes de Mogao

La journée était loin d’être terminée car après l’installation dans deux hôtel de Dunhuang et un déjeuner (Chinois !) nous reprenions les vélos pour nous rendre à une vingtaine de kilomètres afin de visiter les grottes de Mogao. Peu de monde dans le groupe savait où nous allions mettre les pieds. Avec, une fois encore un réel étonnement, nous avons plongé directement du 21 au 4ème siècle ! Figurez vous un centre touristique très bien organisé, reconnu au patrimoine de l’Unesco depuis 1987. De quoi s’agit il ? En plein désert, une barrière rocheuse de 1700 mètres de longueur et 50 mètres de haut. à ce stade rien de bien exceptionnel. Sauf qu’en approchant, nous découvrons, dans la falaise 735 grottes, de toutes tailles. Toutes ces cavernes, sont soigneusement fermées, car elles cachent des trésors. Plus de 2500 statues et 45 000 m2 de fresques liées à la religion et à l’art bouddhiste sont présentées. Peu de grottes sont ouvertes au public, et celles mises à l’exposition révèlent des merveilles exceptionnelles. Statuts et fresques de toutes tailles, toutes pièces uniques et en un seul exemplaire. Bouddha, assis, couché, géant, plus petit ! Ces chefs d’ouvres ont été édifiés du 4ème au I4ème siècle de notre ère. La falaise ayant été recouverte pas les sables du désert, les peintures et les statues ont été ainsi protégées des ravages du temps et des hommes et c’est après la révolution culturelle, que ces trésors sont revenus, pour le plus grand bonheur des savants du monde entier et des visiteurs, pour mise à l’étude des premiers et pour faire l’admiration des seconds, dont aujourd’hui les cyclos du Paris Pékin 2008.

Ce soir nous nous sentons un peu plus riche et un peu plus fier d’avoir connu ce patrimoine inestimable.

-> Grottes de Mogao

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URUMQI - DUNHUANG nuit du 24 au 25 juin

Pour la deuxième fois dans notre périple, pour des raisons de sécurité, la décision était prise de franchir les 1200 Kms entre Urumqï et Dunhuang en chemin de fer. Plusieurs bonnes raisons avaient militées en faveur de ce choix : La traversée d’une partie du désert de Gobi, nous a été déconseillé par des spécialistes, la chaleur pouvant atteindre 50° fin juin. Faire reposer au maximum les cyclotouristes qui doivent encore pédaler pendant près de 4000 Kms et faire l’expérience des transports ferroviaires Chinois. Cette décision prise en juillet 2007, s’est avérée des plus judicieuses et a permis une coupure nette dans le pédalage quotidien et un changement de rythme salutaire. C’est en car que nous avons rejoins l’immense gare d’Urumqï, car la ville est très étendue. Il nous a fallu près d’une heure pour atteindre ce monument, moderne et fonctionnel. A 20h43, à l’heure précise prévue, nous quittions cette inoubliable ville dans un train fort élégant d’une quinzaine de voitures, tracté par une locomotive diesel. Deux voitures avec par cabine 5 ou 6 couchettes larges avec matelas et couette nous sont réservées. Voitures confortables, très propres avec un responsable, impeccable dans sa tenue. Il coupe le courant à 23 h. et met à la disposition des voyageurs de l’eau chaude. La nuit se passe sans problème et après un petit déjeuner, apporté par la logistique, nous arrivons à destination à l’heure exacte 10h 30. A noter que la traversée du désert ne présente qu’un intérêt relatif, hormis trois moments forts : Le coucher et le lever du soleil et la traversé sur plusieurs kilomètres de champ d’éoliennes. Plus de mille (1000) pièces tournent inlassablement leurs ailes d’acier !

Arrivée dans une gare moderne et monumentale qui n’existait pas l’année dernière ! Sur une voie qui n’existait pas non plus ! Quand on vous dit que la chine nous étonne.

Les informations du déroulement de Paris Pékin à Vélo 2008 sont apportées à une liste de destinataires fournie par les participants. Ces informations strictement associatives peuvent être rediffusées dans le même esprit d'information. Il est strictement interdit d'utiliser ces données à des fins autres que celui spécifié par le cadre de la Loi de 1901 , dite : loi associative.

mardi 24 juin 2008

SHIHEZI lundi 23 juin

Repos à Urumqï

Ce matin repos et grasse matinée pour les cyclos. Pas pour la plupart des encadrants et quelques cyclos volontaires, James Mara, Joel Gaborit, Gérard Duru, Gérard Genest et Michel Rougert qui prennent la route pour conduire les véhicules et les bagages à Dunhuang, à plus de 1 000 kms au sud. Ils auront fait la moitié du voyage lundi en fin de soirée et normalement nous devrions tous nous retrouver mercredi matin à l’hôtel. Hier soir, nos deux Luxembourgeois de l’expédition, ont simplement et dignement célébrés la fête nationale du Grand Duché, en entonnant «l’Uêlzecht », leur hymne national. Ces 48 heures de repos permettent à la majorité des cyclos d’aller se balader en ville et de jeter un œil sur la plus grande ville de l’Ouest. En ce qui concerne le signataire, curieux de nature et jamais blasé, je dois dire que je reste stupéfait de voir cette cité et cette région en marche. Si toute la Chine est du même calibre qu’Urumqï, il ne fait aucun doute que ce pays est parti pour étonner le monde. Tout ici est activité, propreté, amabilité. Les différentes communautés semblent mener une vie harmonieuse, sans heurt et vraiment en toute tranquillité. Pas un seul policier en tenue, pour contrôler, canaliser ou surveiller le centre ville. Aucune restriction pour se balader n’importe où et n’importe quand. Des commerces ou tout se vend, à des prix étonnamment bas, avec un personnel surabondant et toujours disponible pour le chaland, ou la vie modeste, des couturières de rue, côtoie en toute simplicité les Mercedes noires avec chauffeurs qui transportent (probablement) des hommes considérés comme importants (aux moins par eux¬mêmes !) Partout des gens jeunes, aimables, souriants, qui ne nous comprennent pas et qui font tout, pour être gentils. Peut être que notre statut d’extra terrestre étranger active cette sensation, mais ici tout semble bien réglé, chacun est à sa place actif et consciencieux .

Avant de partir, j’avais lu que l’Ouest de la Chine était une région pauvre, avec un statut différent, à cause notamment de sa majorité musulmane, fermée à l’étranger et sous haute surveillance. De ce que j’ai vu et ressenti, j’affirme que le visiteur étranger passe totalement à côté de ces affirmations. J’ai vu dans la rue, une classe moyenne majoritaire, sur les chantiers, des hommes et des femmes actifs bien au¬delà de notre notion du travail « à la Française ». Partout des produits de qualité, non pas seulement des chaussettes ou des liquettes, mais des voitures, des autocars, des ordinateurs, des engins de chantier, des constructions à l’architecture audacieuses et une ville à l’urbanisme cohérent. Je n’ai pas vu un seul mendiant, un seul tag, un seul policier en tenue. Il nous reste près de deux mois pour observer, comprendre et avoir un avis, subjectif bien sûr, sur ce que nous aurons vu. A ce jour la surprise est au moins aussi énorme que le sentiment de puissance, d’efficacité et de réalisme qui se dégage de cette première semaine vécue ici. Ce point de vue, naturellement n’engage que le signataire et non la Fédération Française de Cyclotourisme.

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LES SUISSES DU PARIS-PEKIN A VELO

à lire sur PAPIERS DE CHINE
http://papiersdechine.ch/site/article.php?id=1893

Ils sont quatre fous du vélo, quatre Suisses romands de souche ou d'adoption, à être partis le 16 mars de l'Esplanade du Trocadéro à Paris pour rejoindre Pékin dans le cadre du Paris-Pékin à vélo. Papiers de Chine recueille leurs impressions depuis le début du voyage et jusqu'à leur arrivée à la Grande Muraille le 3 août prochain. LEURS PORTRAITS AVEC LA PHOTO DE LEUR ARRIVEE A URUMQI.


(photo @ papiers de chine)

lundi 23 juin 2008

SHIHEZI - URUMQI dimanche 22 juin 2008

156 km Dénivelé : mètres
Départ : 7h30 Arrivée de 18h30

Dans un jardin !

Cette longue étape, réalisée sous une chaleur de 39°, s’est déroulée en deux parties très distinctes. La première très agréable, sur une route nationale peu fréquentée et au milieu de cultures nombreuses et variées. Cela ressemble un peu à la vallée du Rhône, mais en 20 fois plus grand ! Les contacts avec les paysans sont hélas quasiment impossibles, à cause de la muraille de la langue, mais les Chinois nous manifestent une grande sympathie, par de grands gestes ou des coups d’avertisseurs ! Un loupé pour le pique nique du midi, car notre camion frigo est arrivé avec deux heures de retard au point de rendez vous. Il faut dire que les conditions d’organisation sont très différentes en Chine. Nous devons rouler toujours en convoi, non pas à la demande des autorités – Nous n’avons plus aucun policier pour nous encadrer – mais pour suivre la voiture pilote conduite par un Chinois. Nous sommes malheureusement incapables de nous diriger seuls. Notre guide s’étant trompé de route, nous l’avons aveuglément suivi et avons du parcourir une trentaine de kilomètres supplémentaires, après avoir attendu les cyclos dans une station ou en réalité ils ne sont jamais passés. Ce retard imprévu, nous a fait terminer l’étape difficilement, sous la forte chaleur et en plus nous sommes arrivés dans les faubourgs de l’agglomération de Urumqi et la circulation d’un groupe de 100 cyclos dans une ville de plus de 2 millions d’habitants n’est pas simple. Heureusement des cyclistes locaux, venus à notre rencontre, nous ont permis de regagner notre hôtel, ou nous allons prendre 48 de repos. Nous prenons, en effet le train pour Dunang à 1000 kms au sud, mardi 24 juin à 20h 40 (locale) 14h40 en France.
Grosse déception, la rencontre avec le passage de la flamme olympique, n’est plus d’actualité !

Notre témoin du jour : Robert Dervaux de l’amicale des diagonalistes de France, demeurant à Romilly sur Seine (10) Aube.

« Mon premier souci est de savoir, chaque matin l’heure du départ, le kilométrage, l’heure du pique nique et le nombre de Kms restant après ce dernier. Je souhaite en effet faire le plus grand nombre de Kms le matin, pour éviter la chaleur de l’après midi et j’aime connaître ces prévisions pour me préparer mentalement. Mon sentiment sur le Paris Pékin est que c’est une très grosse organisation et que cette vie de groupe ne permet hélas pas un contact permanent avec les populations. Par contre les rapports avec l’encadrement sont bons. Je suis déjà passé à Urumqi il y a 8 ans, lors d’un voyage en Chine en Inde et au Pakistan. La taille immense de la ville ne m’a donc pas surpris. Pour parler de la Chine, cette visite me confirme que ce pays se développe très rapidement et je souhaite que tout le monde profite de cette évolution, car nous voyons des disparités importantes entre la campagne et les villes. Depuis le départ de Paris, je constate que, hormis la Chine, hors norme, la richesse des pays semblaient diminuer au fur et à mesure que nous allions vers l’est. Très attaché à l’environnement, je souhaite également que ce souci soit pris en compte par les pays émergents. Mon souhait est d’arriver à Pékin en bonne santé. Et je pense que cette extraordinaire randonnée est pour moi probablement, la fin des mes grandes randonnées. Je continuerai le cyclotourisme, mais plus sur de telles distances ni en cyclos-camping. Il faut savoir tourner la page ! »

Les informations du déroulement de Paris Pékin à Vélo 2008 sont apportées à une liste de destinataires fournie par les participants. Ces informations strictement associatives peuvent être rediffusées dans le même esprit d'information. Il est strictement interdit d'utiliser ces données à des fins autres que celui spécifié par le cadre de la Loi de 1901 , dite : loi associative.

dimanche 22 juin 2008

Netti et sa nouvelle ....


....caméra!

KUYTUN - SHIHEZI samedi 21 juin

100 km Dénivelé : 198 mètres
Départ : 7h45 Arrivée de 15h00

Riche Chine ignorée !

Tout revient en ordre dans notre fonctionnement et chacun a repris sa place dans la logistique. L’étape du jour s’est déroulée dans une très vaste plaine, à l’évidence riche, grâce à une double activité. Une très forte production agricole, avec en particulier la culture du coton, qui amène, à l’époque de la récolte plus de deux millions de saisonniers. Et pourtant cette région est sèche. Ce sont des générations d’agriculteurs et d’ingénieurs qui ont au fil du temps, perfectionnés au plus haut point des réseaux d’irrigation, permettant une telle production. Il est vrai que nous sommes au pied du château d’eau de l’Asie et que les rivières, asséchées, à cette époque, doivent débiter au printemps des millions de mètres cubes d’eau. L’autre richesse est l’industrie lourde et au milieu des champs, d’immenses hauts fourneaux produisent, je pense de l’acier. Etonnement également, tous les panneaux d’indications routières sont rédigés en Chinois et en Arabe. Ceci confirme que nous sommes en pleine région musulmane. Nous découvrons des villages et surtout des villes, avec des constructions récentes, des arbres le long des avenues, des parterres de pots de fleurs, tout est vraiment splendide dans cette région, rarement visitée par des touristes locaux, jamais par des touristes Français. Ce soir encore un grand hôtel nous reçoit, avant le retour aux bivouacs, dans les prochains jours.

Quelques lignes encore pour en terminer sur nos 4 jours d’isolement et d’incertitude. Il faut préciser que si le but : Entrer en Chine avec nos véhicules a été atteint, c’est notamment grâce aux services de l’Etat et de la Fédération et à la bonne volonté évidente de l’Etat Chinois. Nous sommes en effet les seuls étrangers à pouvoir bénéficier d’une telle faveur. Les J.O. proches ne permettent plus l’entrée de véhicules étrangers. Ceci dit, les obstacles pour réussir ont été difficiles à franchir. Nos 7 véhicules ont dû en tout premier lieu passer devant l’équivalent de nos service des mines. Dans un bâtiment ultra moderne, sur deux chaînes parallèles, les véhicules sont vérifiés, auscultés, contrôlés. Nous n’en menions pas très large car ceux-ci ont déjà beaucoup souffert au Kazakhstan en particulier. Au bout de 15 minutes, le contrôleur tout sourire a donné un avis favorable ! Nous allions donc pouvoir être immatriculé, dans la mesure ou le conducteur obtenait le permis de conduire Chinois. Avant tout il est nécessaire de passer un examen de la vue. Nous n’en menions pas large car aucun de nous ne sait lire les idéogrammes Chinois. Une solution nous a été proposée : Lire des signes en forme de trident et indiquer les sens des dents. A gauche, à droite, en bas ou en haut. Avec l’appui du groupe de souffleurs et la bonne volonté évidente de la contrôleuse, nous avons tous eu notre certificat de bonne vision, même Jean-Claude le cuisinier, qui ne voit que d’un œil ! Nous avons donc en main, le sésame magique : Le permis de conduire les véhicules en Chine. Sauf les poids lourds, interdit aux plus de 60 ans. Problème pour nous car nos trois chauffeurs titulaires ont tous cet âge. En toute hâte, pour dénouer une situation inextricable, Enrique et Clément les ostéopathes, Ermina notre infirmière ont dû passer le permis poids lourd Chinois. Epreuve de conduite en ville avec inspecteur dans la cabine. Sans problème le permis a été délivré à nos trois candidats. Il faut dire qu’ils avaient été préparés à cette épreuve, au moins une demie heure sur le parking voisin. Munis de nos précieux documents et sans nous poser de questions, nous avons rapidement quitté notre résidence forcée, pour rejoindre, 465 Kms plus à l’ouest les cyclos.

Le témoin du jour est : Jean-Pierre Decouty du club de S.A.G.Cestas (33) Gironde.

« Pour mes 70 ans, je me suis offert, cette balade de Paris à Pékin, peut être en guise de conclusion de ma vie de cyclotouriste, déjà bien remplie Tout me confirme que visiter le monde, est une source d’enrichissement et de connaissance, pas seulement avec les habitants rencontrés, qui nous étonnent et nous surprennent toujours, mais aussi avec nous même. Nous rencontrons d’autres cultures, d’autres modes de vie, d’autres habitats, toujours différents de nos repères. Je me demande comment les populations rurales, peuvent vivrent sans ce que nous considérons comme le minimum : L’eau et l’électricité. Et cependant les gens semblent heureux, sobrement et proprement habillés. Souvent les enfants sont en costume d’écolier et les femmes en particulier en Ukraine et en Russie sont très coquettes. Je trouve la vie de groupe, assez difficile et je m’efforce de m’adapter. Globalement cette expédition me confirme que dans un groupe on trouve des gens avec qui je souhaiterais repartir et d’autres non. Je me sens désormais très à l’aise dans ce Paris Pékin et mes inquiétudes avant le départ, au sujet de mon âge, de la très longue distance à parcourir, des différences de climat et autres craintes se sont envolées au fil des kilomètres. Le maillot de Cestas, devra rejoindre la muraille de Chine dans une quarantaine de jours. »
Les informations du déroulement de Paris Pékin à Vélo 2008 sont apportées à une liste de destinataires fournie par les participants. Ces informations strictement associatives peuvent être rediffusées dans le même esprit d'information. Il est strictement interdit d'utiliser ces données à des fins autres que celui spécifié par le cadre de la Loi de 1901 , dite : loi associative.