dimanche 22 juin 2008

KUYTUN - SHIHEZI samedi 21 juin

100 km Dénivelé : 198 mètres
Départ : 7h45 Arrivée de 15h00

Riche Chine ignorée !

Tout revient en ordre dans notre fonctionnement et chacun a repris sa place dans la logistique. L’étape du jour s’est déroulée dans une très vaste plaine, à l’évidence riche, grâce à une double activité. Une très forte production agricole, avec en particulier la culture du coton, qui amène, à l’époque de la récolte plus de deux millions de saisonniers. Et pourtant cette région est sèche. Ce sont des générations d’agriculteurs et d’ingénieurs qui ont au fil du temps, perfectionnés au plus haut point des réseaux d’irrigation, permettant une telle production. Il est vrai que nous sommes au pied du château d’eau de l’Asie et que les rivières, asséchées, à cette époque, doivent débiter au printemps des millions de mètres cubes d’eau. L’autre richesse est l’industrie lourde et au milieu des champs, d’immenses hauts fourneaux produisent, je pense de l’acier. Etonnement également, tous les panneaux d’indications routières sont rédigés en Chinois et en Arabe. Ceci confirme que nous sommes en pleine région musulmane. Nous découvrons des villages et surtout des villes, avec des constructions récentes, des arbres le long des avenues, des parterres de pots de fleurs, tout est vraiment splendide dans cette région, rarement visitée par des touristes locaux, jamais par des touristes Français. Ce soir encore un grand hôtel nous reçoit, avant le retour aux bivouacs, dans les prochains jours.

Quelques lignes encore pour en terminer sur nos 4 jours d’isolement et d’incertitude. Il faut préciser que si le but : Entrer en Chine avec nos véhicules a été atteint, c’est notamment grâce aux services de l’Etat et de la Fédération et à la bonne volonté évidente de l’Etat Chinois. Nous sommes en effet les seuls étrangers à pouvoir bénéficier d’une telle faveur. Les J.O. proches ne permettent plus l’entrée de véhicules étrangers. Ceci dit, les obstacles pour réussir ont été difficiles à franchir. Nos 7 véhicules ont dû en tout premier lieu passer devant l’équivalent de nos service des mines. Dans un bâtiment ultra moderne, sur deux chaînes parallèles, les véhicules sont vérifiés, auscultés, contrôlés. Nous n’en menions pas très large car ceux-ci ont déjà beaucoup souffert au Kazakhstan en particulier. Au bout de 15 minutes, le contrôleur tout sourire a donné un avis favorable ! Nous allions donc pouvoir être immatriculé, dans la mesure ou le conducteur obtenait le permis de conduire Chinois. Avant tout il est nécessaire de passer un examen de la vue. Nous n’en menions pas large car aucun de nous ne sait lire les idéogrammes Chinois. Une solution nous a été proposée : Lire des signes en forme de trident et indiquer les sens des dents. A gauche, à droite, en bas ou en haut. Avec l’appui du groupe de souffleurs et la bonne volonté évidente de la contrôleuse, nous avons tous eu notre certificat de bonne vision, même Jean-Claude le cuisinier, qui ne voit que d’un œil ! Nous avons donc en main, le sésame magique : Le permis de conduire les véhicules en Chine. Sauf les poids lourds, interdit aux plus de 60 ans. Problème pour nous car nos trois chauffeurs titulaires ont tous cet âge. En toute hâte, pour dénouer une situation inextricable, Enrique et Clément les ostéopathes, Ermina notre infirmière ont dû passer le permis poids lourd Chinois. Epreuve de conduite en ville avec inspecteur dans la cabine. Sans problème le permis a été délivré à nos trois candidats. Il faut dire qu’ils avaient été préparés à cette épreuve, au moins une demie heure sur le parking voisin. Munis de nos précieux documents et sans nous poser de questions, nous avons rapidement quitté notre résidence forcée, pour rejoindre, 465 Kms plus à l’ouest les cyclos.

Le témoin du jour est : Jean-Pierre Decouty du club de S.A.G.Cestas (33) Gironde.

« Pour mes 70 ans, je me suis offert, cette balade de Paris à Pékin, peut être en guise de conclusion de ma vie de cyclotouriste, déjà bien remplie Tout me confirme que visiter le monde, est une source d’enrichissement et de connaissance, pas seulement avec les habitants rencontrés, qui nous étonnent et nous surprennent toujours, mais aussi avec nous même. Nous rencontrons d’autres cultures, d’autres modes de vie, d’autres habitats, toujours différents de nos repères. Je me demande comment les populations rurales, peuvent vivrent sans ce que nous considérons comme le minimum : L’eau et l’électricité. Et cependant les gens semblent heureux, sobrement et proprement habillés. Souvent les enfants sont en costume d’écolier et les femmes en particulier en Ukraine et en Russie sont très coquettes. Je trouve la vie de groupe, assez difficile et je m’efforce de m’adapter. Globalement cette expédition me confirme que dans un groupe on trouve des gens avec qui je souhaiterais repartir et d’autres non. Je me sens désormais très à l’aise dans ce Paris Pékin et mes inquiétudes avant le départ, au sujet de mon âge, de la très longue distance à parcourir, des différences de climat et autres craintes se sont envolées au fil des kilomètres. Le maillot de Cestas, devra rejoindre la muraille de Chine dans une quarantaine de jours. »
Les informations du déroulement de Paris Pékin à Vélo 2008 sont apportées à une liste de destinataires fournie par les participants. Ces informations strictement associatives peuvent être rediffusées dans le même esprit d'information. Il est strictement interdit d'utiliser ces données à des fins autres que celui spécifié par le cadre de la Loi de 1901 , dite : loi associative.

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